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Prendre en photo ma peinture sur porcelaine


Cette question revient souvent quand on veut prendre des photos pour une revue, pour faire un livre ou un petit press-book : quel type de photos faut-il et comment les prendre ? Le champ d'application ne concerne que la peinture sur porcelaine et les pièces peintes. Le but de cet article est de vous fournir des notions simples mais importantes sur l'emploi des appareils photos numériques et le maniement des photos qu'ils produisent.

LES APPAREILS
Pour simplifier, j'ai partagé les appareils photos numériques (APN dans cet article) en trois segments : Les compacts, les bridges et les reflex. J'ai ajouté aussi les appareils employant des pellicules photos. Je ne parle pas des téléphones portables qui relèvent du gadget.

Les compacts

Simples et basiques, ils servent plutôt à la photo de famille qu'à la photo artistique. Ils sont généralement entièrement automatiques et arrangent le cliché en fonction de règles assez vagues dont le but est de produire une photo éclatante, mais pour qui ?
Tout l'équipement est minimaliste :

  • le capteur CCD (élément électronique qui capte la photo) mesure généralement 4,35 m/m et sa fabrication est sommaire.
  • l'objectif offre généralement une fonction zoom de piètre qualité avec de fortes déformations pour les réglages extrêmes.
  • l'enregistrement du cliché est exclusivement au format .Jpg* en faible définition.
  • le prix d'achat se situe entre 50 € et 200 €.
Il y a peu d'espoir de réussir un cliché de qualité avec ce genre de matériel. Mais les miracles existent.
(* voir le paragraphe " L'enregistrement du fichier " en fin d'article)

Les bridges

Par rapport aux compacts, on entre dans un autre monde !
  • le capteur CCD passe à une dimension de 6,35 m/m et le calculateur qui lui est associé devient performant.
  • l'objectif inclut des lentilles et une mécanique de qualité. Certains bridges ont des objectifs interchangeables comme leurs grands frères reflex.
  • les automatismes sont débrayables et permettent l'accès aux divers réglages : vitesse, exposition…
  • l'enregistrement du cliché permet le format .Jpg* mais aussi .Tif* et maintenant .Raw*. Ces possibilités sont à vérifier au moment de l'achat
  • le prix d'achat se situe entre 300 € et 700 €.
Avec de l'entraînement et une bonne connaissance de son appareil, les clichés de qualité sont à votre portée. Des photographes professionnels utilisent les bridges.
(* voir le paragraphe " L'enregistrement du fichier " en fin d'article)

Les reflex

On saute encore une marche pour rentrer dans l'excellent. Avec ce type de matériel le bonheur est garanti.
  • le capteur CCD de très bonne qualité est de taille respectable. Certains appareils de nouvelle génération comportent un capteur 24 x 36 soit l'équivalent des négatifs argentiques. Le calculateur qui lui est associé a des capacités et des performances de haut niveau.
  • Les objectifs sont interchangeables et permettent un choix très large. A noter aussi que bien souvent, les objectifs des anciens reflex argentiques sont utilisables, sous certaines conditions.
  • les automatismes sont tous débrayables et permettent l'accès à tous les réglages.
  • l'enregistrement du cliché permet tous les formats
  • le prix se situe entre 350 € et 15.000 €

Déjà à la prise de vue vous sentez la différence par rapport aux autres types d'APN. Lorsque vous ouvrez vos clichés avec un logiciel de PAO, vous êtes époustouflé par la qualité. Mais en plus, si vous prenez le même cliché avec les trois types d'APN et que vous les ouvrez dans un logiciel de PAO, vous comprendrez immédiatement pourquoi il y a une différence de prix entre ces appareils.

Les reflex argentiques

Bien sûr, ces appareils sont complètement démodés, voire même "ringards" ! Mais pour nous, amateurs, qui n'investirons jamais 5.000 € dans un APN pour faire une cinquantaine de photos artistiques de pièces de porcelaine par an, le choix mérite d'être pris en compte.
En effet n'oublions pas qu'à ce jour, peu d'APN reflex égalent les performances du moindre reflex 24 x 36 argentiques. Pour une somme comprise entre 100 € et 300 €, vous trouverez dans les magasins d'occasion des boîtiers et des objectifs hauts de gamme voire très hauts de gamme. Et comme plus personne n'utilise ces appareils, les prix seront facilement négociables.
Il vous restera à acheter une pellicule de qualité auprès d'un photographe à qui vous aurez exposé vos souhaits. Il réalisera le tirage en veillant à l'équilibre des blancs. Evitez les grandes surfaces, les développements sont réalisés en automatique et généralement les résultats sont assez folkloriques.

Conseil

Achetez vos APN chez un photographe ! C'est simple mais il faut y penser. Evitez les promotions de la grande distribution : vous êtes à peu près sûr d'acquérir un modèle obsolète. Délaissez les ensembles boîtiers et objectifs, ces derniers étant de qualité médiocre. Choisissez plutôt un boîtier simple et un bon objectif car dans des conditions normales des prises de vue, vos photos seront meilleures.

LA PHOTO
Nous ne sommes pas des professionnels et ne disposons pas de tous les moyens techniques et du savoir faire de ces derniers ! Avec quelques règles simples, il est néanmoins possible de faire de belles photos mettant en valeur nos pièces de porcelaine.

Problèmes

  • Nos œuvres sont le plus souvent réalisées sur de la porcelaine blanche. La porcelaine brille et s'apparente malheureusement à un miroir !
  • Les photos prises avec le flash intégré de nos appareils renvoient toujours l'éclair de ce dernier : donc une partie plus ou moins importante de la photo est "brûlée". De plus les ombres sont très marquées.
  • Les sources de lumière dont nous disposons produisent des ambiances de couleurs qui tendent vers le rouge pour l'éclairage à incandescence, vers le jaune pour l'éclairage à iode et vers le bleu verdâtre pour l'éclairage fluorescent.
Solutions
N'utilisez ni flash, ni éclairage artificiel !
Oui, mais alors les photos sont sous exposées.
Non, si vous prenez vos photos à l'extérieur par un beau temps uniformément gris. La quantité de lumière (niveau d'éclairement) au soleil est d'environ 100.000 Lux soit en moyenne 100 fois plus qu'une vitrine de magasin bien éclairée. Le temps uniformément gris procure entre 30.000 et 50.000 Lux et la répartition des couleurs frôle la perfection.
La nature a pour habitude de bien faire les choses.
Avec un peu d'expérience et en appliquant les règles suivantes, vos photos seront de bonne qualité :
  • Installez- vous loin d'une maison, d'un bouquet d'arbres, de tous objets ou constructions pouvant se refléter sur la porcelaine.
  • Installez-vous confortablement sur une table pour ne pas devoir prendre des photos à genoux ou debout sur une chaise. - Pensez à vous protéger des coups de vent.
  • Choisissez un fond uniforme ou très discret. Le sujet de la photo est la pièce de porcelaine et pas le fond.
  • Inventoriez toutes les pièces que vous allez photographier et stockez les à proximité afin de diminuer la durée de la prise de vue : les conditions d'éclairage ou climatiques peuvent changer assez vite.
  • Employez un téléobjectif pour vous reculer raisonnablement de votre porcelaine : votre ombre ou celle de votre appareil photo ne se verra pas sur la porcelaine.
  • Pensez à nettoyer vos porcelaines car les traces peuvent se voir.

Conseils
Avant de faire les photos définitives, réalisez des essais et ouvrez les avec un logiciel de PAO. Vous constaterez facilement les défauts afin de pouvoir les corriger. Si vous optez pour un appareil photo argentique, réalisez la même chose avec m'importe quel APN : vos essais et mise au point ne vous coûteront rien.

LE TRAITEMENT DE LA PHOTO
Encore une fois, nous ne sommes pas des professionnels… Votre ordinateur n'est certainement pas une station graphique avec un écran calibré, le tout disposé dans une salle grise ! Donc, composons avec notre qualité d'amateur.

L'ordinateur
N'importe quel ordinateur de bureau récent convient pour ce travail. A l'inverse les portables sont peu appropriés à cette tâche. En fonction de sa puissance, de l'encombrement de sa mémoire ou de son disque dur le traitement sera plus ou moins long. Tout utilisateur averti digne de ce nom pourra mettre de l'ordre et faire un peu de ménage pour améliorer les performances et l'optimiser pour cet usage.

Le logiciel

Il en existe beaucoup sur le marché, le plus connu étant Adobe Photoshop®. Mais à 1.500 € l'exemplaire et pour utiliser 2% de ses fonctions, cela ne me paraît pas raisonnable (d'autant plus qu'il vous faudra déjà deux mois de pratique pour acquérir l'usage de ces 2%). Je vous conseille trois logiciels dont deux gratuits, d'une prise en mains simple mais suffisant dans leurs fonctionnalités.

  • "Adobe Photoshop Element®". La version grand public et simplifiée de Adobe Photoshop®. Version simplifiée ne veut pas dire au rabais. Il offre beaucoup des fonctionnalités de la version pro, mais les possibilités de réglages sont moindres. Son prix est d'environ 100 €.
    Pour le télécharger : http://www.adobe.com/fr/products/photoshopelwin/
  • "PhotoFiltre" est un logiciel de retouche d'images gratuit et très complet. Il permet d'effectuer des réglages simples ou avancés sur une image et de lui appliquer un large éventail de filtres. Son utilisation simple et intuitive offre une prise en main rapide.
    Pour le télécharger : http://www.01net.com/telecharger/windows/Multimedia/photo_numerique/fiches/21756.html
  • "PaintNet" gratuit aussi propose de nombreuses fonctions puissantes qu'on trouve généralement dans d'autres logiciels payants, comme la possibilité à travailler avec des calques, avec le support des PNG transparent, l'historique illimité et de nombreux effets visuels.
    Pour le télécharger : http://www.01net.com/telecharger/windows/Multimedia/photo_numerique/fiches/33029.html
Mais tout est affaire de goût et d'habitude, libre à vous de choisir celui que vous voulez ou connaissez. A la fin de l'article, vous trouverez une liste conséquente de logiciels de dessin.

Le traitement de la photo

En partant à l'origine d'un bon cliché, les retouches seront peu importantes et donc le temps passé au traitement numérique minime. Une notion simple : aucun logiciel ne pourra recréer ou inventer les détails de votre décor. S'ils ne sont pas sur le cliché original, ils seront perdus ! Le recadrage, l'équilibre du point blanc et du point noir et le niveau d'exposition de la photo sont les trois traitements basiques à connaître par cœur. Ils sont simples à réaliser, à la portée d'un débutant et si en plus dans votre entourage vous avez un amateur averti, en peu de temps vous les maîtriserez.
  • Le recadrage consiste à découper l'image afin : soit de lui donner la forme appropriée, soit de ne conserver que le sujet principal. Il est souvent nécessaire et c'est vraiment une fonction basique du traitement numérique.
  • L'équilibre du point blanc et du point noir consiste à corriger un défaut très courant : les blancs ne sont pas blancs et les noirs ne sont pas noirs. Cela est dû aux capteurs CCD qui tendent à atténuer les extrêmes produisant une photo fade. Ce traitement demande un peu plus de réflexion, mais il est aussi élémentaire.
  • Le niveau d'exposition consiste à sous-exposer ou surexposer légèrement la photo afin de diminuer ou augmenter certaines plages de couleurs ou de faire ressortir des détails. C'est aussi un traitement simple qui permet de modifier l'ambiance de la photo.
L'avantage des logiciels de PAO est que l'on peut presque tout modifier. Il existe même des filtres extérieurs aux logiciels permettant un traitement extrêmement poussé sur un point particulier : grains de la photo, mise en relief, imitation de l'aquarelle. Mais cela demande beaucoup de pratique et de compétence et aussi beaucoup de nuits blanches !

Refaite vos prises de vue dans les cas suivants (liste non limitative !) :
  • Votre photo est moyenne et demande un travail important pour obtenir un résultat satisfaisant, il est préférable de la refaire plutôt que de dépenser des heures de labeur pour un résultat incertain.
  • Votre photo présente des déséquilibres de couleurs. Ne cherchez surtout pas à modifier les couleurs. En effet, l'écran de votre ordinateur n'est pas étalonné, c'est à dire que l'équilibre des couleurs qu'il vous propose est certainement très loin de la photo que vous obtiendrez avec votre imprimante ou par tirage offset. Le résultat sera totalement aléatoire.
  • Votre photo est floue, suivant l'importance du défaut, les logiciels savent le "récupérer". Si le défaut est important, la récupération par le logiciel sera déplorable car des cernes noirs apparaîtront autour des éléments de la photo.
L'enregistrement du fichier
Voilà, vous avez terminé les photos de vos pièces en soignant tous les détails. Après, vous avez travaillé ardemment avec votre ordinateur pour améliorer encore la qualité et vraiment les résultats sont encore mieux que vous ne l'espériez. Vous allez enregistrer votre travail avec une immense satisfaction. Là, se cache un ennemi dont vous ne supposiez même pas l'existence !
Le format d'enregistrement .Jpg ? Dans le paragraphe traitant des appareils, j'ai mentionné : format .Jpg, .Tif, .Raw…
Il s'agit des différents codages des fichiers informatiques stockant vos photos. Lorsque vous cliquez sur "Enregistrement", une fenêtre d'options s'ouvre comportant plusieurs cases dont une marquée "Format". Il s'agit d'une liste déroulante proposant un choix assez mystérieux : .Bmp, .Tif, .Gif, .Eps, .Pcx, .Psd, .Raw, .Pxr, .Png, .Jpg, .Rle, .Tga… !
Tous ces sigles correspondent à des formats de fichiers différents couvrant une vaste gamme d'utilisation. Sans rentrer dans les détails, voyons ceux qui nous intéressent, à savoir : .Jpg, .Tif, .Raw et .Psd.

Pourquoi y a t il un point avant ?
En informatique un fichier est constitué par son nom : vase bleu et par l'extension qui désigne le type de fichiers, l'ensemble donne donc : vase_bleu.jpg
  • Fichier .Tif : format industriel permettant un lecture par tous les composants de la chaîne graphique. Qualité de l'image maximum, taille des fichiers importante. Emploi : imprimante personnelle et imprimerie.
  • Fichier .Raw : format professionnel nécessitant un traitement particulier. Qualité de l'image maximum, taille des fichiers importante. Emploi : fichier de travail.
  • Fichier .Psd : format professionnel mis au point par la firme Adobe®. Diffusion presque universelle. Qualité de l'image maximum, taille des fichiers moyenne. Emploi : imprimante personnelle et imprimerie.
  • Fichier .Jpg : format grand public à diffusion universelle. Qualité de l'image et taille des fichiers variables. VOILA LE PROBLEME . Emploi : imprimante personnelle et diffusion électronique Internet.
Pour une même image, en fonction des différents réglages que vous retiendrez, la taille du fichier informatique peut varier de 1 à 20. Cette taille influe donc sur la vitesse de traitement, sur le stockage des fichiers et sur la diffusion électronique comme Internet.
Pour assurer cette variation de taille, le codage .Jpg offre la possibilité de compresser le fichier, donc de diminuer sa taille MAIS aussi et surtout sa qualité.
Photo non compréssée : Taille 129 Ko
Photo compréssée : Taille 29 KO
Vous avez donc apporté tous les soins possibles pour obtenir des photos de qualité et vous en perdez la moitié juste à l'enregistrement du fichier ! Et pire encore : chaque fois que vous enregistrerez votre photo, elle sera compressée et la qualité chutera.

Conseils
Dès que vous ouvrez une photo dans un logiciel de PAO, enregistrez la avec un format .Psd ou .Tif. Faites vos traitements sur ce ficher et conservez le sur votre disque dur avec le même format. Lorsque vous aurez besoin de cette image, enregistrez la sous le format qui correspond à son emploi.
En pratiquant de cette manière, vous conserverez également l'original de la photo dans sa meilleure qualité : sur votre disque dur vous aurez le fichier original : vase_bleu.psp et la copie : vase_bleu.jpg.